12/02/2020
Initiatives

Papier de toilette : Solutions de rechange pour une planète au bout du rouleau

La perception est que parce que c'est blanc, c’est meilleur.  En réalité, le papier de toilette est chimiquement blanchi.

En Nouvelle-Écosse (Canada), la papetière Northern Pulp, qui déverse ses effluents dans le site le plus contaminé de la province, est contrainte de fermer ses portes. L'usine produisait notamment de la pâte de bois blanchie, qui sert entre autres à fabriquer des produits d’hygiène à usage unique. Ce produit semi-fini peut être transformé, par exemple, en mouchoirs ou en papier hygiénique de couleur blanche. Raymond Plourde, du Centre d’action écologique à Halifax, affirme que l’on ne se questionne pas assez sur les conséquences des produits chimiques utilisés dans la fabrication de ces produits, dont le dioxyde de chlore. La perception est que parce que c'est blanc, c’est meilleur et plus "clean". Mais ce n’est pas la vérité. Il faut beaucoup plus de produits chimiques pour le rendre très, très blanc, dit-il. Aussi, ces dernières années, des entreprises émergentes aux noms colorés comme Tushy, No.2 et Who Gives A Crap (Qui en a quelque chose à foutre ?) font le pari, appuyé par des publicités facétieuses, que les choix des consommateurs en matière de papier de toilette ne sont pas immuables. Des produits autres que le papier hygiénique traditionnel se retrouvent donc dans certains magasins et en ligne, par exemple le papier de toilette fait à partir de bambou, sans agent de blanchiment. Un autre aspect de ce dilemme écologique est que la transformation du bois de la forêt boréale pour la fabrication du papier hygiénique traditionnel, exige beaucoup d’énergie. Le bambou est beaucoup plus simple à cultiver et est une plante qui repousse très rapidement. La plupart des importants producteurs de bambou se trouvent toutefois en Chine, où la question des lois environnementales et des lois du travail soulève d’autres enjeux. D’autres options sont aussi le retour aux mouchoirs lavables en tissu ou, pourquoi pas, le papier de toilette lavable.

Le reportage de Stéphanie Blanchet – Radio-Canada